Les parisiens temoignent
- Ihssane MASNAOUI
- 7 déc. 2016
- 2 min de lecture
Paris, mardi 6 décembre 2016, St-Nicolas, jour de grisaille où la pollution est à son plus haut niveau, nous nous sommes déplacées Place de la République afin d’interviewer quelques personnes au sujet de la question: Qu’avez-vous pensé du mouvement artistique qui s’est manifesté après les attentats de Paris ?
Adeline, 48 ans, résidant Rue du Temple près de la statue de la République
« Vu que le rassemblement a eu lieu ici à République après les attentats de Charlie Hebdo en janvier, je trouvais que c’était le moment idéal afin que les gens s’expriment à leurs manières à travers le Street art ou sous toute autre forme. Un attentat s’est reproduit malheureusement en novembre et les artistes sont revenus s’exprimer. La place était recouverte de « tags » dont notamment le slogan « fluctuat nec mergitur » dessiner un peu partout sur la place. Il y a une œuvre qui m’a particulièrement marquée et touchée. Devant la statue de la République, un jeune homme a tagué les noms de toutes les victimes des attentats du 13 novembre 2015 sur une grande banderole.
Cet été, tout a été nettoyé et c’était assez troublant de repasser par là alors que tous les hommages ont été effacés. A vrai dire, ça m’a fait un petit pincement au cœur. Mais la mairie de Paris a investi un petit espace de recueillement un petit plus loin de la statue avec une plaque gravée par terre rendant hommage aux victimes de Charlie Hebdo et du 13 novembre 2015. »

Par l'artiste Martin Whatson, Paris
Adam, 23 ans, étudiant en arts a l'école ENSAAMA de Paris
« Le street-art ne s’impose pas et comme tout autre art, les artistes demandent l’autorisation avant de pouvoir dessiner sur un mur mais dans ce contexte là les artistes ont directement pris l’initiative de dessiner dans les rues où se sont passés les attentats.
Lorsque les gens sont sortis dessiner, il y avait comme une autorisation et pas d’interdiction car c’était le moment pour le faire. Par exemple, près du Bataclan, les artistes ont pu s’exprimer suite aux attentats du 13 novembre et finalement ce n’est pas des tableaux que l’on peut apercevoir dans des galeries mais plutôt que l'on peut admirer dans la rue en marchant et qui nous permettent de ne pas oublier les victimes. Le street-art contrairement aux graffitis n’est pas provocateur et permet aux artistes de s’exprimer et permet aux gens de se retrouver dans ces œuvres. »

(© Charlotte RIBEIRO LOPES)
Jean, 49 ans, responsable de la propreté urbaine de la ville de Paris
« Après les attentats de Paris, la ville a été inondée de graffitis, de dessins etc… C’est une manière de s’exprimer comme les autres mais qui doit être fait dans les règles de l’art car, comme vous le voyez, ça demande beaucoup de travail pour nettoyer et repeindre tout ça ! Ce que je pourrais suggérer c’est que la ville de Paris mette en place des murs ou des grandes feuilles en papier pour que tout le monde puisse s’exprimer après des événements pareils… enfin en espérant que les attentats ne se reproduisent plus ! »
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